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Publi=
é
le 16 mars 2009 à 05h00 | Mis à jour le 16 mars 2009 à 0=
7h18
Le bois, carburant de
l'avenir?
Une
centrale thermique au bois à Minneapolis, qui fournit de la vapeur p=
our
le chauffage et la climatisation à la majorité des grands
immeubles du centre-ville.
Photo
fournie par AAAs
|
Mathieu Perreault |
L'Am&=
eacute;rique
du Nord devrait tirer davantage parti de la combustion du bois, affirment d=
ans
la prestigieuse revue Science des chercheurs américains et
autrichiens. L'Autriche tire 15% de son énergie de centrales
électriques et thermiques qui brûlent du bois, et le gouvernem=
ent
américain finance depuis quelques années la conversion vers le
bois des chaudières des écoles. Déjà, au Vermon=
t,
une école sur cinq chauffe au bois.
&laqu=
o;Les
nouvelles centrales qui brûlent du bois pour produire de l'éne=
rgie
ou de la chaleur sont beaucoup plus efficaces et polluent beaucoup moins
qu'auparavant», explique Dan Richter, professeur de foresterie &agrav=
e;
l'Université Duke en Caroline-du-Nord, l'auteur principal de l'essai
publié dans Science. «L'Autriche est l'un des leaders e=
n la
matière dans le monde. Je pense qu'il y a beaucoup à faire en
Amérique du Nord pour mieux tirer parti du bois mort, qui doit
être retiré des forêts pour éviter les incendies,=
et
des résidus des scieries. Mais quand on parle du bois, on ne fait
souvent référence qu'aux poêles très peu efficac=
es
en Chine qui créent de la pollution qui voyage jusqu'aux
États-Unis.»
L'Aut=
riche
utilise la «biomasse», comme on nomme le bois dans les milieux =
de
l'énergie, surtout pour se chauffer. La plupart des centrales produi=
sent
de la vapeur qui chauffe un village ou un quartier d'une ville, notamment
à Vienne. Plus de 100 000 systèmes au bois chauffent de grands
édifices comme les écoles, et un ménage sur cinq se
chauffe avec un poêle à bois. «Le bois est vu comme un
carburant d'avenir», indique Jurrien Westerhof, responsable du dossier
à Greenpeace Autriche, qui a lui-même un poêle à =
bois
dans sa maison, nichée dans une forêt voisine de Vienne.
La pl=
us
grande centrale au bois en Amérique du Nord est thermique et fournit=
de
la vapeur pour le chauffage et la climatisation à la majorité=
des
grands immeubles du centre-ville de Minneapolis, selon M. Richter. Au
Québec, il existe deux centrales électriques au bois, dans le
Grand Nord, dont la plus connue est celle de Chapais. Mais l'énergie
tirée de la biomasse pourrait exploser parce que le gouvernement du
Québec veut exploiter cette filière, notamment pour trouver
d'autres débouchés pour le secteur forestier. À titre =
de
comparaison, la centrale de Chapais produit cinq fois moins de
«particules fines», responsables du smog, que les poêles
à bois domestiques frappés de la norme EPA, dont il a souvent
été question ces derniers mois durant la controverse sur le
chauffage au bois à Montréal.
Scept=
iques
Les
environnementalistes québécois sont sceptiques. À
l'Association québécoise de lutte contre la pollution
atmosphérique (AQLPA), André Bélisle considère =
que
l'exploitation de la biomasse doit se faire très prudemment pour
éviter les émissions de particules fines, surtout dans les
régions comme Montréal, où une «inversion de
température» emprisonne la fumée. À Greenpeace, =
la
responsable du dossier de la biomasse, Mélissa Filion, estime que le
gouvernement n'a pas fait la preuve que les nouvelles centrales ne nuiront =
pas
aux forêts. Tant M. Bélisle que Mme Filion soulignent que le b=
ois
mort dans les forêts pourrait être plus bénéfique
s'il permettait de transférer des nutriments au sol pendant sa
décomposition. Les deux groupes se sont prononcés en faveur de
l'interdiction pure et simple du chauffage au bois à Montréal=
.
Les
partisans de la biomasse reconnaissent qu'il faut tenir compte des inversio=
ns
de température. Les responsables pour le Vermont du programme
fédéral Fuel for Schools ne convertissent pas au bois les
écoles situées dans des régions aux prises avec ce typ=
e de
phénomène, et M. Westerhof, de Greenpeace Autriche, dit que la
ville de Graz, située dans une vallée, n'a pas de centrale au
bois pour cette raison. Mais il précise que les poêles à
bois domestiques ne sont pas pour autant bannis de Graz, parce que la
circulation automobile est une source beaucoup plus importante de smog.
«Avant d'interdire les poêles à bois, il faudrait
réduire le nombre de voitures», affirme M. Westerhof.